Banderole

La prochaine publication du numéro double de Savoir 143-144-145-146 paraîtra fin Février 2024

31/01/2017

Nantes : La croix de Charette taguée

Notre ami Daniel Hamiche nous fait savoir que la croix marquant l'emplacement de l'exécution du général Charette à Nantes vient d'être vandalisée. Lire son article sur L'observatoire de la Christianophobie
Pour lire l'article cliquez sur l'image

29/01/2017

Et si pour restaurer la France, on restaurait la Monarchie?


À quoi bon confier le pouvoir à un gouvernant qui ne dispose pas des moyens juridiques de l’exercer ?

Juriste


BVOLTAIRE.FR 

Alors que la campagne électorale en vue du prochain scrutin présidentiel bat déjà son plein à travers le lamentable spectacle des « primaires » de la droite comme de la gauche, dont les candidats rivalisent de médiocrité, comment ne pas se prendre à rêver d’un changement de régime puisque celui-ci, depuis des décennies, ne cesse de défaire la France ?
Certes, le fondateur de la Ve République entendit restaurer notre cher et vieux pays en le dotant d’une Constitution propre à redonner une certaine autorité au chef de l’État. Mais ses successeurs s’appliquèrent tant à dégrader la fonction, jusqu’à abandonner la souveraineté dont ils disposaient au profit de l’oligarchie européenne, qu’il ne nous reste aucun espoir de redressement sans un renouvellement profond des institutions qui nous régissent.
Malgré l’affirmation incantatoire des « valeurs de la République », au contenu jamais défini mais qu’il faudrait respecter comme de nouvelles Tables de la Loi, les Français assistent impuissants à la décadence d’une nation dont le rayonnement illumina pourtant le monde jusqu’aux heures funestes de la Révolution de 1789, matrice des idéologies totalitaires qui ensanglantèrent le siècle dernier.
Face à ce désastre, la France ne se redressera qu’en renouant avec la tradition multiséculaire qui correspond le mieux à la nature particulière de son peuple et aux vicissitudes de son histoire, selon la méthode de l’empirisme organisateur brillamment développée par Charles Maurras, à savoir une monarchie héréditaire garante d’un Etat fort, délivré de l’emprise des partis qui divisent les citoyens en factions rivales et destructrices de l’unité nationale.
Bien sûr, le retour du prince, que les Français pourraient désigner par référendum parmi les héritiers des Bourbons et des Orléans, ne constitue qu’un moyen et doit s’accompagner impérativement de la mise en place de nouvelles institutions, après dénonciation des différents traités qui ont progressivement confisqué les principaux attributs de notre souveraineté politique.

En effet, il est indispensable de recouvrer notre indépendance, sans laquelle aucune réforme ne saurait être conduite efficacement : à quoi bon confier le pouvoir à un gouvernant qui ne dispose pas des moyens juridiques de l’exercer ?
Grâce à cette nouvelle liberté d’action, le roi pourra redevenir le fédérateur des intérêts particuliers en vue du bien commun de l’ensemble des citoyens, incarner la continuité de l’État par la transmission héréditaire de la fonction et permettre au peuple français de reconquérir son identité à un moment de son histoire où celle-ci se trouve gravement menacée, tant par l’invasion migratoire de populations exogènes que par la colonisation culturelle et linguistique du monde anglo-saxon, plus particulièrement de l’empire américain.

Comme le rappelle Patrick Buisson dans son dernier ouvrage, « l’idée que l’autorité politique ne constitue pas un dominium, un droit de propriété rapporté à un individu, mais un ministerium, un office exercé au nom de tous, est au cœur de la pensée occidentale. […] Cette vision de l’administration de la Cité aura d’abord été en France le propre de la monarchie, pour qui elle semble inséparable de la conception organiciste de la société qu’exprime Louis XIV dans son Mémoire pour l’instruction du dauphin rédigé en 1661 : “Car enfin, mon fils, nous devons considérer le bien de nos sujets bien plus que le nôtre propre”. » Seul un roi puisant sa légitimité dans l’Histoire est véritablement capable de servir « la cause du peuple ».

27/01/2017

Le n°119 de la revue Savoir -premier numéro de l'année 2017- vient de paraître!

Une bonne surprise. Comme nous vous l'annoncions précédemment. Difficile de tenir sa langue. La revue Savoir n° 119 - premier numéro de l'année 2017 - vient de paraître. Elle sera dans vos boites à la fin de la semaine prochaine avec deux mois d'avance...
    Il fallait paraître plus tôt pour trois raisons. D'abord pour annoncer la conférence de Paris, le 21 avril prochain. Ensuite il nous faudra précipiter la parution du numéro 120, car il contiendra l'annonce de la journée vendéenne du mois de juin prochain. Enfin, dernière raison et la plus importante à nos yeux. Nous avons eu envie de vous faire plaisir pour vous remercier de l'accueil si chaleureux que vous réservez à chacune des livraisons de la revue. Merci pour votre gentillesse et vos encouragements.

Nous savons combien vous appréciez de vous retrouver dans nos manifestations. La Vendée Militaire est une grande famille. C'est pourquoi nous espérons vous retrouver tous à Paris le 21 avril 2017 -voyez page 2 de couverture- et au mois de juin en Vendée angevine pour commémorer un souvenir particulièrement dramatique. 

Si vous n'êtes pas adhérent de la Vendée Militaire, mais que vous souhaitiez découvrir notre revue Savoir, il vous suffit de nous adresser vos coordonnées par e-mail à vendee.militaire@gmail.com Nous nous ferons un plaisir de vous adresser  un spécimen  de notre revue.

Vous pouvez dès maintenant découvrir quelques pages du dernier numéro de la revue en cliquant sur l'image de la couverture.


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26/01/2017

Couverture de la revue Savoir n°119

Au sommaire du prochain numéro de Savoir, la première livraison de l'année 2017, à paraître au cours du premier trimestre :

- Edito  Mesdames et Messieurs les candidats : Reconnaissez le génocide vendéen! par Henry Renoul
- La mort du Roi et son retentissement dans le vieux pays, par Dominique Lambert de La Douasnerie
- Il y a vingt ans, Jean-Paul II en pèlerinage à Saint-Laurent-sur-Sèvre, par Henry Renoul
- Un zouave pontifical, Albert Bonvallet, de Montfaucon-sur-Moine, par Patrice Racapé
- Ossements du Mans : L'Etat régalien temporise, par Henry Renoul
- Portrait d'officiers de l'armée de Condé par François-Joseph Desvernois (1797-1798),  analyse et identification par Dimitri Gorchkoff, Maître de recherches aux Archives historiques de la ville de Moscou et assistant de conservateur au Musée de Pouchkine (château de Viaziomy)

Nous vous présentons la couverture de ce très beau numéro.


Chapelle du Mont des Alouettes : la Vendée Militaire interlocutrice de la DRAC pour le projet de sépulture des ossements du Mans




Madame Nicole Phoyu-Yedid, nouvelle directrice régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire, vient de faire connaitre à notre vice-président Henry Renoul, les délais dans lesquels le projet de sépulture des ossements du Mans dans la Chapelle du Mont des Alouettes pourra être présenté à ses services.
 S’appuyant sur une directive du Ministère de la Culture et de la Communication, Madame Phoyu-Yedid fixe au début de l’année 2019 la période à laquelle l’INRAP aura rendu la totalité de ses études et analyses complémentaires. Elle ajoute que « les collectivités territoriales ne peuvent en aucun cas revendiquer la gestion du devenir des ossements, les élus n’ayant aucune compétence sur le sujet ».
 Seul l’Etat peut mener les négociations et examiner les projets. Ce qui enterre définitivement le rapport produit par une « commission » créée par les présidents des Pays de la Loire, de la Vendée et le maire du Mans.

22/01/2017

Goula Sabra, un héros royaliste

René Mérand, dit Goula Sabra, était un héros célèbre des troupes royalistes. Son histoire reste vivace.

Même de nos jours, le souvenir de René Mérand, dit Goula Sabra (1769-1855), est toujours vivace dans la mémoire orale de Roussay, où il termina sa vie.

Très respecté de tous, il était la référence même de l’élan du petit peuple dans les guerres de Vendée. Le visage labouré par les coups de sabre, il devint pour les Roussayais qui plaçaient la voyelle « a » en terminaison de beaucoup de mots : Goula Sabra (visage sabré).


Il est volontaire, malgré ses nombreuses blessures
Le 6 juillet 1828 au château du Couboureau, Madame la duchesse de Berry, mère de l’héritier du trône des Bourbons, de passage dans la région, a tenu à visiter « Les glorieux champs de bataille de Torfou ». Passant par Tiffauges, elle monte au château du marquis de La Bretesche au Couboureau de Torfou. Elle va y assister à une cérémonie religieuse de grand apparat. Une haie d’honneur constituée de plus de 2000 soldats des armées catholiques et royales l’attend, un roulement de tambours se fait entendre… Madame la duchesse de Berry va passer en revue ces anciens qui se sont tant donnés pour : « Dieu et pour le Roi ». Vêtue d’une très belle amazone verte elle se fait présenter les officiers… Et un certain René Mérand de Roussay, qui est là, avec son beau sabre d’honneur, récompense suprême reçue des mains du préfet au nom du Roi.

C’est la plus belle récompense et le plus bel honneur que l’on puisse recevoir, Goula Sabra jubile, à Roussay maintenant l’on ne pourra que baisser la tête lors de son passage.

Ses chefs de division, aiment le montrer en exemple. Des premiers coups de mains (batailles) aux dernières affaires (accrochages), il est volontaire, malgré toutes ses blessures qui le font terriblement souffrir. Les officiers de santé (médecins sur les champs de bataille) lui en ont dénombré une douzaine, dont une jambe qu’il a fallu lui raccourcir. Dur au mal, il se fait remarquer en 1815 quand il vint en boitant s’offrir de marcher contre un certain Bonaparte : « Malgré ma jambe, disait-il avec fierté, j’arriverai encore un des premiers au feu ». Jusqu’à la fin de sa vie, il servira et sera écouté.

On retint cette altercation qu’il eut avec un paysan de la commune de Roussay. Ce dernier, à l’appel de l’officier chargé des vivres de la division de Montfaucon, vint proposer une pauvre bête à cornes chétive et toute maigre, ce qui mit Goula Sabra dans une colère que le marquis de La Bretesche aimait à raconter avec admiration : « Est-ce ainsi que l’on doit nourrir l’armée ? Qu’on aille à ma métairie, j’ai au toit quatre bons bœufs, qu’on en prenne un, qu’on l’amène. Après celui-làles trois autres seront encore au service du Roi ! »

En 1814, il ne fait aucune démarche pour obtenir une pension à laquelle ses blessures lui donnent tant de droits. Il manifeste colère et dédain envers ceux qui osaient s’étonner de son désintéressement : « Je ne me battais point pour de l’argent… » Il lui faudra pourtant céder aux demandes insistances de ses chefs de guerre pour qu’il accepte enfin une petite pension qu’il a tant méritée. Goula Sabra vécut jusqu’à l’âge de 85 ans.



La dernière fois que le sabre de Goula Sabra a été vu, c’était au cours de l’été 1983, lors de l’exposition intitulée « Les traces des guerres de Vendée dans la mémoire collective » à l’écomusée du Puy du Fou, où il fut exposé pendant trois mois. Ce que l’on sait cependant est qu’à cette date il était dans une collection privée. Il avait sans doute était acheté à des descendants de René Mérand (Goula Sabra). Les armes d’honneur données, soit par certains rois soit par Napoléon 1er, sont très prisées par les collectionneurs, car elles sont uniques, de qualité, numérotées. Les noms du donateur et du receveur y sont gravés ainsi que l’année. Sur celui de René Mérand, dont la monture était en bronze argenté, aux armes de France, on pouvait lire, gravé sur la lame, « Vive le Roi ». Le fourreau était en cuir noir avec la chape en bronze argenté qui portait l’inscription : « Donné par le Roi au sieur Mérand René ». 

Courrier de l'Ouest, 22 janvier 2017

20/01/2017

Billet d'humeur, au sujet des Chrétiens à l'Ouest... et qui comptent bien y rester !

Billet d'humeur, au sujet des Chrétiens à l'Ouest... et qui comptent bien y rester !

Oui, ras-le-bol d'entendre parler, par de jeunes gens venant pérorer à la radio, de "Chrétiens d'Orient qui auraient bien des leçons à nous donner".

Si j'ai quelque admiration, bien sûr, pour ceux qui partent aider sur place les chrétiens persécutés, en quoi ceux qui prennent le micro sont-ils habilités à fustiger ceux de leur propre pays ?

Car qui sommes-nous, nous les héritiers des martyrs et des héros de la Vendée qui ont payé le prix du sang pour reconquérir la liberté de prier ?

 - pour certains, la Sainte Messe est célébrée dans une chapelle provisoirement aménagée, mais provisoire qui dure et qui mal vieillit (murs salpêtrés), puis qui devient notoirement trop petite étant donné l'affluence ;

- pour d'autres, c'est dans un local d'usine, avec un loyer mensuel exorbitant à couvrir.

Mais nous voici bien vite arrivés aux comparaisons :

A bien y regarder, nos prêtres lors des célébrations porteraient moins beaux leurs habits sacerdotaux.

Pis encore, la ferveur des fidèles des églises catholiques en France serait d'une eau tiédasse, à s'ennuyer pendant qu'on y est.

Par contre, ces remontreurs-euses se gardent bien de dire les vérités qui fâchent :

- que les petites et grandes églises pourtant vides, en France (donc dans leur propre pays, si je ne m'abuse), restent résolument fermées aux fidèles de la Tradition, et sans que cela les émeuve d'un pouce. Là, pas de volontaires pour aller pousser les portes, ou tenir un siège... 

- le nombre saisissant d'églises désaffectées, de celles qui le sont de fait depuis 50 ans (dans lesquelles la messe n'est plus célébrée que de temps en temps), sans parler de celles détruites en Anjou ou (en projet) à Paris ...

- que les Catholiques français supportent (sainte Persévérance !), chaque jour que Dieu fait,  moqueries, quolibets, et autres insinuations à peine voilées, et j'en passe. Ainsi osez-vous prononcer publiquement le mot de "catholique" que déjà votre interlocuteur en quelques secondes est devenu tout pâle... et change de conversation.

Non, jamais nous ne resterons muets devant de telles allégations, surtout quand elles viennent de "son propre camp" !

Oui, tous les dimanches, comme dans toutes les chapelles de la Fraternité, viennent le coeur plein d'Espérance des fidèles de tous les âges, et même et surtout beaucoup de familles. La liturgie y est impeccable, notamment la chorale (pour certains, avec un vrai orgue et des organistes professionnels !) et la procure y est extrêmement bien fournie.

Les prônes, sermons ou homélies de nos bons prêtres y sont édifiants et nous encouragent à toujours plus de charité, de concorde sensible (déjà entre nous chrétiens, puis autour de nous).

Malheur à moi si je n'évangélise pas, nous rappelle St-Paul !

Alors, devant le nombre d'églises désaffectées depuis la Révolution (dont beaucoup sont magnifiques), allons-nous rester longtemps les bras croisés et les cerveaux relâchés ?

Bonne Dame ! Le temps est venu d'exiger le respect de notre foi et l'accès à nos ancestrales petites -et grandes- églises dont la beauté architecturale élève l'âme.


Brigitte Meignant









14/01/2017

Osez participer à la messe pour Louis XVI et les victimes de la Révolution

Dimanche 22 janvier prochain, chapelle Saint-Joseph à Chemillé

   " Depuis la Révolution, nous sommes en révolte contre l’autorité divine et humaine, avec qui nous avons d’un seul coup réglé un terrible compte le 21 janvier 1793 ". C’est Georges Clemenceau (1841-1929), "ce jacobin, ce sectaire", qui est l’auteur de ces lignes.
   De son côté Raymond Poincaré (1860-1934) écrira : " Maintenant que j’ai, hélas ! le temps de méditer, je me demande si l’erreur initiale de la France ne remonte pas à l’exécution de Louis XVI ". 
   Et Renan : " Le meurtre du 21 janvier est, du point de vue de l’idéaliste, l’acte de matérialisme le plus hideux, la profession la plus honteuse qu’on ait jamais faite d’ingratitude, de bassesse, de roturière vilenie et d’oubli du passé. Ce jour-là commémore un suicide ". 

Une mort inaperçue ?
   Quelques vieux républicains prétendaient que la mort de Louis XVI était passée inaperçue. Cette affirmation là était une laide bêtise. Elle ne fut pas, évidement, ignorée. Ni des républicains, ni des royalistes. A Reims, des républicains s’associèrent à l’exécution du Roi Louis XVI, en décapitant une statue funéraire rétrospective du roi Lothaire. Sa tête fut enfouie le jour même. Elle fut retrouvée, en 1919, dans un cercueil de pierre près de la grille du chœur des moines de l’abbatiale Saint-Rémi de Reims, avec une inscription incisée dans un moellon : " Le 21 janvier 1793 ". (Catalogue La France romane, exposition Louvre, 2005, n°261). Déjà, pour célébrer l’abolition de la monarchie, les jacobins de Strasbourg avaient inhumé, "joyeusement", " Louis dernier " dans un tonneau de Bourgogne. Une estampe, conservée à la B.N.F., montre cela.

Grande émotion dans le futur pays insurgé
      Le curé du Voide, l’abbé Félix Deniau (1809-1891), écrivit sa célèbre Histoire de la Vendée à l’aide de nombreux "documents nouveaux", mais aussi de la tradition orale. Il écrivit son ouvrage (six volumes) sous la dictée, pour ainsi dire, des anciens " batailleurs" du Voide et des environs, encore nombreux dans les années 1840-1855. Il explique : Après la mort du roi, " [le] sang bouillonnait dans toutes les veines, l’indignation était dans tous les cœurs ; le pays entier était comme un volcan sur le point de vomir sa lave ".
   Le crime du 21 janvier était trop gros, la Convention n’aurait pas osé. Certains vendéens refusèrent de croire à une telle horreur. Ecoutons Mme de La Bouëre : " La mort du Roi, à laquelle ils refusèrent d’abord de croire, excita une indignation si vive dans cette honnête population qu’ils jurèrent tous de ne jamais servir ses bourreaux ".
   M. Armand de La Rouërie mourut de chagrin et de lassitude au château de La Guyomarais en apprenant la mort de Louis XVI. Ce fut aussi le cas de Mme de Lézardière. A l’annonce de cette épouvantable nouvelle certains gentilshommes, parmi ceux qui n’avaient pas émigré, firent peindre en noir leurs cheminées, leurs meubles... Lorsque la nouvelle de " l’attentat du 21 janvier " (vicomte de Bruc), fut connue, elle répandit la consternation parmi les français émigrés. Ailleurs, à Dusseldorf, la nouvelle arriva par le comte de Tilly. M. d’Espinchal, émigré, témoigne : "Je ne puis exprimer que faiblement la douleur dans laquelle elle m’a plongé". Il ajoute : " La douleur est générale dans ce pays. Les habitants de la ville et ceux des campagnes paraissent aussi affligés que les français. Il n’y a pas de paysan sachant lire qui n’ait entre les mains le testament du roi de France traduit en allemand ".

   Le prince de Condé, établi à Willingen, fit célébrer en grande cérémonie un service pour le Roi, puis il s’adressa à la noblesse : " Messieurs, c’est dans l’amertume de nos cœurs que nous venons de rendre le dernier des hommages que nous prescrivaient le respect et l’attachement sans borne dont nous étions pénétrés pour l’infortuné Louis XVI (...) Une longue douleur n’épuisera jamais la source de nos larmes, et le comble des maux, pour toute âme sensible, est d’avoir à pleurer à la fois la perte de son Roi et les crimes de sa patrie. Mais vous savez, Messieurs, qu’il est de principe que le Roi ne meurt point en France. Puisse le ciel préserver de tous les dangers qui l’entourent cet enfant précieux, qui, né pour le bonheur, ne connaît encore de la vie que le malheur d’être né ! Quelque soit le sort qui l’attende, il ne peut être qu’agréable à Dieu que ce soit aux pieds de ses autels, comme c’est l’usage en France, que nous nous livrions au premier élan de notre antique amour pour nos rois et des vœux ardents que nous formons pour notre légitime souverain. Le Roi est mort, Messieurs, le Roi est mort... Vive le Roi ! " (Comte d’Espinchal, 527 et 528). 
Alors, le cri de Vive le Roi fut répété par toute la noblesse et elle entonna le Domine, salvum fac Regem !... Seigneur, sauvez le Roi !...

   Le peuple de la future Vendée militaire avait une " véritable dévotion ", " une tendre et affectueuse affection pour la famille royale". Le peuple aimait le Roi. Dans les Mauges, aucun cahier de doléance ne contient de mots disgracieux sur le roi et sa famille. Avec les fonctionnaires on ne se gêne pas. Le Roi, on le préserve. C’était le protecteur du peuple. Ah ! si le Roi savait, disaient les paysans.
Exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793
d'après une estampe allemande de l'époque

Le peuple de Paris
   Ne croyons pas que les parisiens applaudirent tous à la mort de Louis XVI. Beaucoup se cachèrent dans leurs maisons, volets clos, durant cette journée du lundi 21 janvier, " humide (...) et brouassé un peu le soir ", écrit un témoin, Célestin Guittard de Florian, qui ajoute que le thermomètre marquait " 3 degrés au-dessus de zéro ". Bientôt dans Paris le bruit courut qu’ " un militaire décoré de la croix de Saint-Louis (était) mort de douleur en apprenant l’exécution du Roi ". Une femme du peuple, de " désespoir ", se jeta dans la Seine. Le libraire Vente sombra dans la folie. Un perruquier de la rue Culture Sainte-Catherine se coupa la gorge avec un rasoir (voyez le Journal d’un bourgeois de Paris pendant la Terreur, t.1, p.438).

Retour dans « le vieux pays »
      Bonchamps " ne put tenir contre l’horrible nouvelle de la mort du Roi. L’indignation et la douleur le jetèrent dans un état qui, pendant plusieurs jours, fit craindre pour sa vie " (Deniau, 1ère éd., t.1, p. 552). La famille de Jacques Duchemin-Descepeaux (né en 1784 à Laval), futur auteur des Lettres sur la chouannerie, fut consternée par la mort de Louis XVI, et " la jeune imagination " du futur écrivain fut vivement frappée par cet événement (A.Angot, t.IV, p.304). 
    Le futur chef chouan, Marin-Pierre Gaullier (1766-1817), de Morannes, dit Grand Pierre, dit Monsieur Pierre, était, en 1792, parmi les volontaires. Le 10 janvier 1793 il était, avec les grenadiers, sur la Roer, à Rurdorff. Lorsque ses camarades concluaient devant lui à la " culpabilité certaine et à la condamnation plus que probable du Roi ", alors le futur Grand Pierre entrait dans une colère effarante. Revenu en Anjou, cet ami du Roi se mit à la tête d’un rassemblement contre-révolutionnaire. Plus tard il se joindra aux vendéens après le passage de la Loire...

Complaintes sur la mort de Louis XVI
       La mort du Roi frappa tellement l’imagination des habitants de l’Anjou, que bientôt circulèrent des complaintes sur la mort de Louis XVI. L’une d’entre elles, composée par un poète campagnard, circula dans de nombreuses paroisses de l’Anjou et sans doute dans toute la France (elle est connue au Poiré-sur-Vie et à Notre-Dame-de-Riez). A Chavagnes-les-Eaux, feu M. Jean-Baptiste Legeay en possédait un exemplaire retrouvé dans les papiers de sa famille. Elle était écrite à la main sur quelques feuillets – du papier épais de l’époque révolutionnaire – rassemblés en petit carnet. La couverture était une sorte de parchemin. Jean-Baptiste Legeay – dont l’une des filles a épousé un descendant de la famille de La Rochejaquelein – fit réaliser pour moi une bonne copie de cette véritable relique. Il y a une quarantaine d’années, une dame de La Poitevinière chantait cette complainte à ses petits enfants. L’un d’eux eut la bonne idée de l’enregistrer. Il me fit l’honneur de m’offrir un exemplaire de cet enregistrement. Au XIXème siècle cette complainte arriva au Figaro qui la publia le 21 janvier 1872, et à L’Univers qui l’inséra le 26 janvier de la même année. Elle est également reproduite par l’abbé Deniau, curé du Voide (t.1, pp. 535 à 537).

Une infime partie des français est coupable de la mort de Louis XVI
   En relisant les récits du temps de l’assassinat du Roi, on se demande pourquoi le peuple ne s’est pas soulevé pour sauver le souverain. Comment a t-il pu accepter le jugement inique prononcé par la Convention qui ne " représentait en rien le pays " ?  En effet, la Convention avait été élue par seulement 700 000 électeurs sur les 7 500 000 que comptait le corps électoral... Dix-huit départements seulement avaient voté pour des députés favorables à la République. Ce n’est donc pas la France toute entière, par l’intermédiaire de ses députés, qui a tué le Roi, mais la France révolutionnaire, le plus petit nombre. Les autres français, le plus grand nombre, sont seulement coupables d’avoir laissé faire.

Osez participer à la messe pour Louis XVI
   Voici revenu le temps de la messe pour Louis XVI et les victimes de la Révolution. Foin des peurs, des préjugés et du respect humain ! Osons assister à la messe pour Louis XVI qui sera célébrée un peu partout en France. Implorons Dieu de pardonner à la France le crime du 21 janvier 1793 et le génocide perpétré en Vendée.
   La Vendée Militaire offre, depuis quarante ans, une messe pour Louis XVI et les victimes de la Révolution. Elle aura lieu cette année, comme l’année précédente, à Chemillé, en la chapelle Saint-Joseph (14, rue du Presbytère), près de l’ancienne église Notre-Dame, dans laquelle Jacques Cathelineau fit célébrer un Te Deum d’action de grâces le 13 mars 1793, pour remercier Dieu des victoires de Jallais et Chemillé. La messe aura lieu à 10h30 et sera chantée.
      Faudra-t-il prier pour Louis XVI et les victimes de la Révolution ? Sans doute, même si le Roi est probablement avec le bon Dieu dans son paradis et nos " martyrs " vendéens aussi.
     Alors ? Nous demanderons au Roi et aux victimes de la Révolution de prier pour nous !

Dominique Lambert de La Douasnerie

10/01/2017

Figaro du 10 janvier 2017 : Des visites de chantier payantes pour rénover la basilique de Saint-Denis

Crédits photo : Catherine Shepard/Rue des Archives
           Pour rendre à la basilique sa flèche de 90 mètres de haut, élus et associations de Saint-Denis veulent s’inspirer du modèle du château de Guédelon (Yonne). Ils prévoient un chantier touristique dont l’accès payant financerait les travaux.
         Le succès de Guédelon (dans l’Yonne) pourrait bien faire des émules. Ce projet, un peu fou à l’origine, visait à construire de A à Z un château médiéval exclusivement avec les techniques disponibles à l’époque. Une expérience prévue sur 30 ans et qui devait être financée en faisant de ces travaux une attraction touristique dont l’accès et la visite seraient payants.
      Le résultat a dépassé toutes les espérances puisque le chantier lancé en 1997 est devenu le deuxième site touristique de Bourgogne avec plus de 300.000 visiteurs par an et un achèvement qui devrait avoir lieu vers 2023.


La basilique, telle qu’on pouvait la voir avant 1845. Crédits photo Rue des Archives/Tallandier
         S’appuyant sur cette réussite, l’association Suivez la flèche compte reprendre le même principe pour financer son projet de remontage de la flèche de la basilique de Saint-Denis, comme l’a repéré Lemoniteur.fr.
       L’association qui fédère élus, techniciens et enthousiastes de tout bord, compte faire revivre cette flèche qui se dressait à près de 90 mètres de haut depuis 1219, avant d’être démontée pierre par pierre en 1845 à la suite d’un violent ouragan qui avait fragilisé l’édifice.
     L’idée serait de réinstaller cette flèche en s’appuyant sur les plans détaillés, conservés à la médiathèque de l’architecture et du patrimoine.

Un budget compris entre 12 et 13 millions d’euros

          La basilique actuelle, sans sa flèche.
          Désormais, le projet attend le feu vert de la Commission nationale des monuments historiques qui doit se réunir le 30 janvier.
     Pour ses promoteurs, dont l’académicien Erik Orsenna, président du comité de pilotage, cette formule n’aurait que des avantages. C’est bien sûr une manière d’autofinancer le projet si tout fonctionne comme prévu, mais surtout l’occasion de créer une dynamique touristique autour d’un monument qui n’exprime pas son véritable potentiel touristique.
     Le budget du projet serait compris entre 10 et 12 millions d’euros et devrait s’étaler sur une dizaine d’années. Au cours des trois premières années, les projections tablent sur une fréquentation d’au moins 100 000 à 155 000 visiteurs pour un chiffre d’affaires compris entre 745 000 et 1,1 million d’euros. 
    Les ressources annuelles pourraient ensuite osciller entre 1 et 1,5 million d’euros pour une fréquentation qui atteindrait 200 000, voire 300 000 personnes. 
    Une fois l’agrément des Monuments Historiques obtenu, il restera à monter l’échafaudage. Les premières visites du public pourraient intervenir dès le printemps 2018.

L’état actuel (août 2016) du chantier de Guédelon, ce château médiéval construit avec des techniques d’époque dans l’Yonne.

L'empreinte de la guerre de Vendée

Le soulèvement vendéen de 1793, il y eut deux cent vingt ans en 2013, a fait l'objet de divers colloques organisés par le Centre vendéen de recherches historiques.
   Outre celui d'avril 1993 - La Vendée dans l'Histoire, considéré comme fondateur puisqu'il a suscité l'idée de créer le CVRH - plusieurs autres ont permis d'analyser en profondeur les conséquences de ce mouvement d'essence populaire dans l'histoire et la sociologie vendéenne.
     Ce colloque du CVRH, en partenariat avec l'historial de la Vendée, se propose de montrer la façon dont ce soulèvement a frappé les imaginations et les sensibilités, et continue à le faire, dans les domaines les plus divers - littérature, spectacle, œuvres d'art, monuments, bande dessinée, chanson populaire, cinéma...
    De montrer également comment cet événement dramatique ressurgit régulièrement dans la mémoire collective, qu'il s'agisse de commémorations officielles ou de découvertes scientifiques.

En vente au prix de 25 € auprès du CVRH, 87 rue Chanzy, 85 000 La Roche sur Yon.

08/01/2017

Réédition du grand ouvrage d'Edmond Burke (1728-1797)


     Une sympathique adhérente de la Vendée Militaire m'a fait la surprise de m'offrir la nouvelle édition des Réflexions sur la Révolution de France par Edmond Burke (Paris, Les Belles Lettres, 2016, 797 p.).
    On sait que cet ouvrage avait été publié en octobre 1790 à Londres, et qu'il connut  un immédiat et grand succès en Angleterre et en Europe. Dès le mois de novembre de cette même année1790, paraissait à Londres une traduction française de cet important ouvrage.Cette traduction connaîtra cinq éditions. J'ai la chance de posséder la deuxième, publiée, je crois, en 1791. Elle se vendait à Paris, chez le libraire Laurent fils, rue de la Harpe. 
   L'édition, que propose aujourd'hui Les Belles Lettres, est enrichie d'une présentation par Philippe Raynaud, et d'annotations par Alfred et Georges Liébert. Un index alphabétique complète cette édition et rend sa lecture plus facile. Il reste que la lecture de cette œuvre considérable est toujours d'un accès difficile.
        Lisez-la à petites doses un stylo à la main et des fiches près de vous.
      Si vous dépassez les cinquante premières pages, alors vous irez jusqu'au bout de ce grand livre, l'une des sources contre-révolutionnaires les plus importantes. C'est un "pamphlet virulent", et une doctrine. Il devint très vite "le bréviaire de la contre-révolution occidentale".
   Pour Burke, "les institutions construites sur une table rase, sur la raison, ne sont pas durables". Pour lui tout doit venir de la tradition, d'une longue expérience.
   Au sujet des Droits de l'homme, il dit qu'ils sont battis sur des "abstractions", etc. Burke démontrait "que la Révolution française ne pouvait faire qu'œuvre nuisible, car elle était fondée sur des idées théoriquement intemporelles, alors que les réformes durables doivent être adaptées au tempérament et au passé historique de chaque peuple."
   On pense immanquablement au Maître de Martigues. 
D.L.

06/01/2017

Marieke Aucante, notre adhérente, publie un nouveau livre

Journaliste à France Télévision, de 1985 à 2016, Marieke Aucante est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, romans ou récits historiques.
 En 2012, chez Albin Michel, elle raconta l'histoire émouvante de Petit frère l'orage. En 2015, chez Salvator, elle publia, Moi Augustin, prêtre martyr de la Révolution. Cet ouvrage fut présenté la même année, lors de notre journée de Rocheservière.
    Dans son dernier livre, Mes voyages entre nuits et lumière, récit autobiographique dans lequel l'auteur raconte son émouvante conversion au christianisme, Marieke n'oublie pas cette journée de Rocheservière. Ainsi elle parle "de ce jeune enfant de six ans peut-être" - Zacharie du Réau - "qui, accompagné de son père, a déposé une gerbe sur la tombe de son lointain ancêtre" -déjà un Zacharie- "mort à l'âge de vingt-cinq ans à Rocheservière, lors des guerres de Vendée" (pp.144 et s.)
      Marieke est aussi historienne. Avec son mari, l'écrivain Pierre Aucante, elle travailla beaucoup sur l'histoire du braconnage.
  Ensemble, ils publièrent Les Braconniers, 1000 ans de chasse clandestine (Aubier, 1982), et Le livre du braconnier (Paris, Albin Michel, 1989 ; rééditions 2002 et 2004).
    C'est par l'histoire du braconnage que j'ai rencontré, en 1998, le couple Aucante. Pierre m'avait, en effet, invité cette année-là à donner une conférence sur l'affaire de Louis Rougé, "le dernier chouan de l'Anjou", que j'ai évoque ici même il y a quelques jours. Ma conférence eut lieu en ce Musée du braconnage que Pierre Aucante avait fondé, l'année précédente, à Chaon, en pleine Sologne.

La Sologne ! Pays natal -et tant aimé- de Pierre et Marieke.

Les ouvrages de Marieke, publiés par les éditions Salvator, sont disponibles dans les librairies religieuses, à Chiré, sur Amazone et le site de l'éditeur, etc.

04/01/2017

Des Vendéens en miniature

Un atelier charentais fabrique depuis un an des figurines sur le thème de la guerre de Vendée. Un véritable succès. Leur créateur devrait venir les exposer au musée de Cholet à l’automne prochain.

Jean-Claude-Barthélémy Moguet vit à Pressignac. Un "tout petit village" de 400 habitants, situé en Charente limousine sur les premiers contreforts du Massif central. Le septuagénaire - 72 ans précisément - a travaillé dans l’immobilier et dans l’humanitaire, en Afrique de l’Ouest, pour une organisation non gouvernementale qui œuvre dans "l’autosuffisance alimentaire".

   Mais sa passion première, celle qu’il a découverte à l’âge de 20 ans, c’est le modelage. "Je suis un autodidacte, j’ai appris sur le tas", explique-t-il au téléphone. Une des ses figurines a été exposée à New York et ses scènes de guerre ont eu les honneurs des Invalides à Paris.
Il aurait pu en faire son métier mais l’immobilier l’a happé. "J’ai eu la chance de gagner vite de l’argent, je me suis laissé embarquer", raconte-t-il. L’heure de la retraite venue, il a ressorti son matériel de modelage.
Et fondé, il y a deux ans, un atelier d’art avec son épouse Valérie. Elle fabrique de la poterie, lui des figurines et autres miniatures. Jean-Claude-Barthélémy Moguet a délaissé la terre, "trop fragile", pour la résine. "Il a fallu que je réapprenne tout, c’est une autre façon de travailler."


"J’ai découvert l’horreur des massacres"
Il en a profité pour s’ouvrir de nouveaux horizons, créer de nouveaux personnages. "Le militaire, j’en avais marre. Napoléon, j’ai donné."

       Il crée des crèches bretonnes et des Chouans. S’intéresse aussi à la Vendée.

"Je voulais faire une crèche vendéenne mais on m’a conseillé de faire plutôt des figurines des guerres de Vendée, car il n’y en avait plus. Je suis croyant, je connaissais cette histoire de loin, je me suis plongé dedans et ça m’a passionné. J’ai découvert l’horreur des massacres et des personnages très attachants."
      La première création de l’Atelier Barthélémy, il y a un an, fut un soldat-tambour vendéen fabriqué à une centaine d’exemplaires. Une réussite. "Je me suis retrouvé face à des clients fous de joie. C’est assez rare, ça m’a ému".

Il poursuit avec le généralissime Cathelineau, "le saint de l’Anjou", né au Pin-en-Mauges. "Je devais en faire une cinquantaine d’exemplaires, mais j’ai arrêté avant. Je les faisais pour 39 € et certains les revendaient déjà 200 € dans des galeries à Paris. Je ne veux pas qu’il y ait de spéculation."


     En 2017, Jean-Claude-Barthélémy Moguet prévoit de créer sept nouvelles figurines, dont celle du missionnaire des campagnes, Louis-Marie Grignion de Montfort.
         Et il reviendra à la charge avec les guerres de Vendée : un combattant maraîchin, un      capitaine de paroisse, l’espionne des insurgés blancs Marie Lourdais, devraient voir le jour. D’autres généraux suivront. "Tout le monde m’en demande mais personne n’est d’accord sur lequel faire. Je vais donc les réaliser par ordre d’entrée en guerre, comme ça il n’y aura pas de jaloux."

Jean-Claude-Barthélémy Moguet compte aussi fabriquer en miniature la scène de la Marie-Jeanne, le premier canon capturé par l’Armée catholique et royale lors de la bataille de Coron le 16 mars 1793, et un Vendéen agonisant sur son cheval de trait tiré par sa femme en pleurs. Tous ces personnages, et bien d’autres, devraient être visibles à Cholet à l’automne prochain. "Je suis en contact avec le musée pour monter une exposition. Si tout va bien, ça devrait se faire début octobre."  Rendez-vous est pris. 
Renseignements : www.atelierbarthelemy.fr ou 05 17 23 12 54
 Gabriel BOUSSONNIÈRE - Courrier de l'Ouest du 4 janvier 2017

03/01/2017

Ossements du Mans : l’Etat régalien temporise

Le dossier est ouvert depuis un an, jour pour jour. Le travail scientifique des anthropologues chargés d’étudier les ossements des Vendéens du Mans, découverts à l’occasion d’un projet de construction, s’achevait. Restait à leur réserver une digne sépulture.
Quelques années auparavant, les lieux emblématiques de la mémoire vendéenne avaient été proposés par les autorités en place : le Mémorial des Lucs-sur-Boulogne par Philippe de Villiers, président de la Vendée et la chapelle Saint-Charles à Saint-Florent-le-Vieil par Hervé de Charette, maire de l’époque.  
Au centre du pays insurgé
L’association  Vendée Militaire ouvrait alors une autre option, au centre du pays insurgé, dans un lieu dont la force symbolique ne pouvait pas être contestée : la Chapelle du Mont des Alouettes. Très rapidement, ce projet recevait le soutien de personnalités et d’associations incontestables dans le domaine de la mémoire vendéenne et, surtout, était envisagé très favorablement par Monseigneur Castet, évêque de Luçon et propriétaire de la Chapelle. On observait également un  fort engouement populaire en Vendée militaire.
Non moins rapidement, un architecte renommé élaborait un projet respectant à la fois la nature des lieux, la volonté de recueillement et d’hommage aux victimes vendéennes et les prescriptions administratives et techniques des scientifiques. Le projet pouvait alors être adressé au Directeur régional des Affaires culturelles. Ajoutons un financement quasi bouclé par promesse de souscription et l’engagement de la Ville des Herbiers de promouvoir l’aménagement du site des Alouettes.
Aucune hostilité à l’égard d’autres propositions légitimes dans cette proposition.
Un monument royaliste
Les Vendéens fidèles ont alors découvert des prises de position les plus surréalistes, destinées à casser cette option : des problèmes géologiques farfelus interdisant le creusement d’une crypte alors que la chapelle est bâtie sur un remblai, des attaques personnelles en légitimité, et surtout, une position idéologique d’un historien mandaté par des autorités politiques – Conseil régional, Conseil départemental et Municipalité du Mans – sans aucune compétence dans ce type de sujet, qui reste du domaine régalien de l’Etat. 
Pêle-mêle, les Vendéens apprenaient que cette chapelle ne commémorait que la visite de la Duchesse d’Angoulême, qu’il ne s’était rien passé aux Alouettes, que les moulins, dont les ailes ont un langage, étaient une invention postérieure aux évènements de 1793-1795, et que, en fait, ce haut-lieu de la mémoire était exclusivement un monument royaliste interdisant la réconciliation entre les Vendéens et les Républicains. 
       Les arguties et les contre-vérités accompagnaient cette fâcheuse démonstration qui s’achevait par une unique possibilité : l’abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil, au nom de cette réconciliation que la Société des Amis de la Révolution refuse obstinément, ce qui semble avoir échappé à l’historien. Pour se réconcilier, il faut la volonté commune des deux protagonistes.
Le temps de la réflexion apaisée
Dans la foulée, le Conseil départemental de la Vendée et le Conseil régional des Pays de la Loire ont approuvé ce choix partisan, écartant le Mémorial des Lucs, et sans avoir pris le temps d’examiner le projet du Mont des Alouettes. 
      Prudemment certaines personnalités et associations, ayant peur de déplaire, se sont raccrochées à Saint-Florent quand d’autres comptaient les points en attendant on ne sait quoi. Le maire de Saint-Florent-le-Vieil, premier surpris, n’a pas manifesté un enthousiasme débordant. 
On approche de l’épilogue. L’Etat n’a jamais écarté l’idée d’une sépulture dans la Chapelle du Mont des Alouettes. Il reprend ses droits régaliens et, à l’issue d’ultimes études scientifiques et archéologiques, il décidera souverainement sur la base des dossiers présentés et de la pertinence historique. Sans doute à l’automne 2017, après la consultation officielle annoncée, à laquelle les Vendéens devraient être associés !

Henry Renoul
Ouest-France, 3 janvier 2016